Sylvain Creuzevault

ANGELUS NOVUS

AntiFaust

Archive 2016
Théâtre
1/3

Mise en scène, Sylvain Creuzevault
Avec Antoine Cegarra, Éric Charon, Pierre Devérines, Evelyne Didi, Lionel Dray, Servane Ducorps, Michèle Goddet, Arthur Igual, Frédéric Noaille, Amandine Pudlo, Alyzée Soudet
Création musicale, Pierre-Yves Macé
Régisseur général et son, Michaël Schaller
Scénographie, Jean-Baptiste Bellon
Lumière, Nathalie Perrier
Régie lumière et vidéo, Gaëtan Veber
Masques, Loïc Nébréda
Costumes, Gwendoline Bouget
Peinture, Camille Courier de Méré
Production et diffusion, Élodie Régibier
Production Le Singe // Coproduction La Colline – théâtre national (Paris) ; Festival d’Automne à Paris ; Théâtre National de Strasbourg ; MC2: Grenoble – scène nationale ; Théâtre Dijon-Bourgogne, Centre Dramatique National ; Printemps des Comédiens (Montpellier) ; La Filature, Scène nationale – Mulhouse ; Le Quai - Nouveau Théâtre d’Angers ; La Comédie de Valence, Centre Dramatique National Drôme-Ardèche
Coréalisation La Colline – théâtre national (Paris) ; Festival d’Automne à Paris pour les représentations à La Colline – théâtre national
Le projet est soutenu par la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication.
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national // Avec le soutien de La Fonderie au Mans
Avec le soutien de l’Adami
Spectacle créé le 23 septembre 2016 au Théâtre National de Strasbourg
En partenariat avec France Culture

Faust est né d’une organisation féodale de la société en un être porteur d’un savoir encyclopédique : théologie, philosophie, droit, médecine, botanique, astronomie… Le mythe du savoir universel et déceptif mène son personnage vers la mélancolie qui pour s’en distraire ferraille avec le Diable.
Mais que devient le mythe de Faust dans une société productrice de marchandises, à la division sociale du travail si raffinée ? La valeur marchande fait du savoir un pouvoir, et une solitude ; c’est la marchandise n°1, loin devant les armes à feu.
Peut-on dès lors découvrir un territoire, construire un lieu, une commune, où l’usage d’un savoir ne s’achève ni en amertume ni en corruption ? Nous écrivons une pièce qui veut répondre oui quand tout lui démontre que non.
Dans le mythe, le Pacte permet à Faust de devenir tout ce qu’il n’est pas. Nous le renverserons, puisqu’au contraire aujourd’hui le capital faustien nous somme (sommer) de ne rester que ce que nous sommes (être). « Deviens toi-même » n’est pas seulement une publicité pour l’Armée de terre française, c’est aussi la meilleure voie vers la subordination. « Tiens-TOI tranquille », slogan rationnel des gouvernements des peuples et de soi.
Nous manquons de démons, ces « autres-de-nous ». Ils nous manquent. Les temps en sont vides. Les Idoles sont partout, la guerre entre leurs grimaces. Dans leurs plis, l’insoutenable silence des Démons. Le nôtre n’est pas Méphistophélès, nous le nommons Baal, Seigneur des mouches.
Il s’agit d’écrire un Faust contre son propre mythe, un AntiFaust, et de donner le titre de la pièce à son démon, un Angelus Novus. C’est un éloge du pire visiteur du soir, notre locataire qui ne paie même pas son loyer, et nous dit être « une partie de cette force qui, éternellement, veut le mal, et qui, éternellement, accomplit le bien. »

Sylvain Creuzevault